Tu rêves d'une autre vie ? Dessine la !!!

Nous voilà à 10 jours des vacances de Noël.

Une sorte d'enthousiasme m'envahit. Je me vois déjà dans ma nouvelle vie dès le début du mois de janvier. Il y a également un mélange de confiance et d'appréhension. Je ne sais pas précisément où je vais contrairement à ma vie actuelle.

J'ai aussi hâte de pouvoir me reposer durant les vacances. Effectivement la fatigue commence à se faire sentir ( vous ne pouvez pas imaginer à ce moment de l’aventure à quel point cette phrase est un euphémisme ).

En même temps je suis tellement ancrée dans mes automatismes que je ne réalise pas bien que cela signifie que dès le 04 janvier 2023, mes ancrages vont changer radicalement ...

Ce moment dont je vais vous parler n'a pas été très évident et simple à mettre en place pour moi.
De quoi je parle ? de mon pot de départ ... moment très souvent immanquable dans le milieu professionnel conventionnel.

Au départ, je ne souhaitais tout simplement ne pas en faire. Je souhaitais faire un repas avec mes collègues de bureau et puis c'est tout.
Faible que je suis j'ai cédé à la pression mais à mes conditions. Ce serait en très petit comité et sans aucune personnalité politique de ma structure. Je leur ferai un message de remerciement individuel, lors de mon dernier jour.

J'ai donc réfléchi aux personnes qui avaient été importantes dans ma vie professionnelles ? Eh... au final, il n'en restait plus tant que ça ... 🤭 (soit gravement malade, soit retraité, soit décédé...)

Une fois la liste d'un peu plus d'une douzaine de personne transmise à ma responsable. La machine était lancée.
Ce fut au final un moment simple, convivial, joyeux et sympathique. Cela me correspondait. Bref... un chouette moment.

Ce fut également un moment très émouvant, le soir même quand j'ai lu chacun des petits mots que les personnes présentes m'avaient gentiment écrit.
Ce fut très troublant de voir la distorsion que je pouvais avoir entre la manière de me voir et les retours que j'ai pu avoir.

C'est très touchant de lire que l'on a laissé une trace dans la vie de certaines personnes. Surtout que pour ma part, j'étais à 2000 lieux de penser que cela pouvait être possible.

Je sais aujourd'hui que j'ai un axe de travail fort dans mon évolution en m'appuyant sur ces beaux témoignages. A compté de ce jour, je prends conscience de l'impact que je peux avoir sur les autres. Je ne suis pas insignifiante. Je peux moi aussi avoir un impact positif sur les personnes qui m'entourent... Cela me fait réfléchir pour mes projets futurs.

Il est temps de m'accepter telle que je suis, sans masque.

Pour remercier tous mes collègues de service, j'ai décidé de leur faire un dessin personnalisé de part leurs goûts, leur personnalité et ce que nous avions traversé ensemble.

J'ai mis plusieurs semaines à les faire, j'ai souhaité réellement m'investir, donner de ma personne dans chacun d'eux. Ce même jour de mon pot de départ, j'ai décidé de leur distribué à chacun leur dessin. J'ai été très émue et touchée par la réaction de chacun... ( la phrase la plus revenue a été: tu as réussi à me faire verser ma larme ...) J'ai pu à ce moment mesurer ma capacité à toucher les gens par le dessin et la puissance de ceux-ci...

Après la participation au salon Studyrama pas de répits pour tergiverser. Il est l'heure d'envoyer ma lettre recommandée.

J'avais beaucoup imaginé cet instant. Je l'envisageais compliqué, douloureux, stressant. C'était emprunt de doutes, de recul, d'angoisse de prendre la mauvaise décision.

Alors en ce jour de 21.11.2022, je ne réfléchis pas. Je décide d'aller à la première heure à la poste.

Une fois au guichet de la poste, intérieurement se joue un dialogue intérieur très agité.

A quoi je m'accroche pour ne pas faire demi-tour ? Une sensation très profonde en moi, qui me fait dire que c'est LA chose à faire. Je sais ce n'est pas très rationnel, mais c'est ainsi. Tu sais c'est tout.

En fait, une fois donnée à la postière, je sens que le travail avec la méthode a bien porté ses fruits.

D'où viennent alors toutes ses pensées pessimistes ?

Elles sont juste le résultat d'un long processus de schémas de fonctionnement familiaux. Je sais donc ce qui me reste à faire ... les couper.

Après cet instant crucial, je décide d'aller m'aérer à la plage. Une plage où d'ailleurs j'avais passé des moments précieux avec une précieuse personne durant lesquels nous avions procédé à de sublimes pARTages.

Je pense que j'ai ressenti le besoin de me réfugier dans un endroit "ami".

Et là je me suis mise à l'écoute des émotions que je ressentais réellement.  Et là ?

SIDERATION

J'ai ressenti de la délivrance, de la légèreté, une échappatoire, de la liberté.

Depuis quelques moments maintenant, je me suis surprise à sourire. En voilà une belle étape de passée.

Nous sommes à la mi novembre.

Nous sommes dans un réel pic d'activité au niveau de mon service ( en plein paramétrage de parcoursup et organisation du salon studyrama).

On va pas se mentir, le niveau de stress est à son summum et comme j'ai de grosse difficulté à le gérer, je suis dans un état d'agacement constant. Bref... (oui je suis de la génération Kyan Khojandi : https://www.youtube.com/@Bref ) je suis au meilleur de ma forme ... C'est à dire ? je ne cesse de manger pour apaiser cet état ... Illusion LOL... La balance, quant à elle, elle l'a bien senti passé le stress 😁

J'ai de grosses difficultés à me mobiliser sur mon projet. Mais en même temps je ne pense qu'à l'après, même si celui-ci reste très flou.

J'ai un réel sentiment de ne plus être là... Je fais les choses sans que je sois réellement et complètement là.

Et cela se renforce avec la publication de ma fiche de poste pour que la remplaçante puisse arriver dans le bon timing en janvier.

Cela a un effet étrange: enthousiaste, je me dis que l'institution valide ma décision mais en même temps M. Ego boursoufflé refait surface en se disant: ben dis donc, ils te mettent un peu à la porte là non ?

Je suis toujours très impliquée mais en même temps je sens viscéralement que je ne suis plus en adéquation avec ce mode de fonctionnement du salariat. Je ne tiens plus le rythme ...

Bizarrement, lors du salon Studyrama, beaucoup d'enseignants savaient que je comptais partir. Cela s'est traduit par de belles preuve d'affection. Une réelle confusion s'empare de moi. Je suis d'un côté prête / volontaire à partir et en même temps je réalise bien que cela commence à arriver très vite (nous sommes pile à un mois de mon départ ... )

Les idées sur l'après se brouillent moins, et les choses se mettent en place. J'identifie des ateliers possibles à faire, des structures à contacter pour les proposer. Cela me galvanise et me permet de garder l'énergie d'aller jusqu'au bout.

Il s'agit de tenir un marathon physique et psychologique et non un sprint. Ça tombe bien c'est ma force le marathon 😉

Mais nous verrons plus tard à quel prix...

Me voilà au mois d'octobre et donc dans les starting block ...je sollicite donc la DRH afin de savoir si la date d'envoi de la lettre recommandée avec accusé de réception convient à leur procédure ... Et là ... Ben en fait non ... Ce sera pour le 21.11...

Dans un premier, comme toujours, ce retard m'agace... ce n'était pas ce que j'avais prévu dans mon plan (les joies de l'égo boursoufflé 😊)... et pourquoi ? c'est pas normal, moi je voulais..., moi j'avais prévu..., moi je, moi je ....

Au final, je me plie à la procédure puisque c'est le timing choisi.

Je crois avec le recul que j'avais juste peur de craquer dans la dernière ligne droite

Pourquoi avoir peur si c'est un choix réfléchi et assumé ? Les craintes, peurs, blocages, etc... n'étaient pas encore totalement dépassés et faisaient parfois surface à nouveau.

Ils étaient tous bien identifiés... il restait encore beaucoup de travail pour les dépasser. De les savoir encore là présents, je craignais qu'ils ne me déstabilisent et fassent faire marche arrière.

Je pris donc mon mal en patience.

Jusqu'à un jour où je suis retombée sur le cahier d'itinérance que l'on nous avait demandé de faire lors de ma formation de coaching. Il s'agit d'une sorte de journal de bord sur une durée précise pour la traverser au mieux.

Le Jour 1 de la formation, j'ai écrit : "Ma vie est à l'image de ma structure (rigide et sans surprise)

Est-ce ce vers quoi je veux aller ? Un choix doit être fait - rester ou sortir de cette tour d'ivoire"

Je vous rassure je ne diabolise pas ma structure. J'aurais été dans n'importe laquelle autre, j'aurais ressenti la même chose. J'étais à l'étroit dans le système du salariat... avec des horaires  fixes, une activité bien huilée et maîtrisée...

C'était simplement une façon de dire qu'il était temps de faire un choix ... Ce choix ne se fera que 2 ans plus tard...

Je peux dire que j'aurais réellement été l'artisan de mon propre malheur à vouloir me créer une vie en toute sécurité.

Nous voilà au mois de septembre, c'est l'heure où l'activité reprend.

Une chose est essentielle pour moi à ce moment là. Tenir le cap jusqu'au moment crucial de l'envoi de la lettre recommandée ( à ce moment, je n'ai pas encore de planning précis )

Pour tenir le cap, je ne trouve rien d'autre que d'être focus sur mon activité. Je m'investir dans aucune nouvelle action, mais par contre, de tout laisser nickel lors de mon départ.

Je vais donc lister toutes les actions à mener d'ici le mois de décembre.

En 1, celle qui occupera le plus gros de mon temps sera Parcoursup.

Pourquoi en 1 cette activité là plus qu'une autre ? Je ne fais que lancer le processus de l'application. Après mon départ, l'activité va continuer, j'ai donc à coeur de faire en sorte que la personne qui suivra puisse s'y retrouver facilement et rapidement. J'élabore donc un planning des choses à faire, je rédige des notes des choses primordiales à faire. En effet, un établissement ne peut pas se louper sur ce type d'activité.

Puis ensuite toutes les actions d'information auprès des lycéens:

2. Les salons d'informations (Studyrama à boucler, l’Étudiant à préparer car très tôt au mois de janvier).

3. L'accueil de lycéens dans les cours à la fac.

Avec le recul, je me rends compte que ce fonctionnement est quasiment un mode de survie. J'ai absolument besoin de rester concentrer sur mon objectif. Je pense que j'ai une peur bleue de fléchir.

Or je sais que je ne peux plus continuer ainsi. Telle une locomotive à pleine vitesse, je traite chaque dossier afin de le clôturer. Tel un sportif j'ai en ligne de mire, le mois d'octobre, qui est pour moi le mois de l'envoi de mon courrier recommandé....

Pourquoi cette posture ?

C'est une nature en moi, l'énergie et le dynamisme. Dans ce cas cela m'a surtout servi à ne pas me laisser envahir par mes émotions. Certains diront pourquoi n'avoir pas vécu tes émotions durant cette période ?
Je ne me le suis pas autorisé car les émotions auraient été une entrave. Je n'aurai plus été en capacité d'assurer ma mission.

Je me rends compte que j'ai une fois de plus cédé au bon petit soldat. J'ai fait les choses propres, nets. Je ne sais pas si je saurais fonctionner autrement un jour.

Ce qui me dérange dans ce fonctionnement c'est d'être au service de quelqu'un d'autre et non de moi même. Je n'ai effectivement pas une fois pensé à moi durant cette période. J'ai uniquement pensé à laisser les choses propres derrière moi.

Tout ne se passe pas comme nous nous l'envisageons ;)