A partir de ce moment, je vais avoir le temps et la chance de pouvoir me préparer à visualiser mon nouvel avenir.

Cette période est assez surréaliste, car l'information est lancée mais rien d'officiel n'est encore fait. Quand je dis rien d'officiel, je parle du courrier recommandé envoyé. En effet, dans le compte rendu de mon entretien professionnel apparaît ma volonté de demander une rupture conventionnelle.

La DRH me contacte en me demandant confirmation de l'information, de leur indiquer mon projet précis.

Et là me voilà déstabilisée...

Comme vous avez pu le constater depuis le début, je parle de partir mais je ne dis pas pourquoi ...

Comme vous pouvez le voir sur la 1ère illustration de cet article, je visualise un environnement de vie mais pas un réel projet. Il y a bien dans un coin de ma tête la création d'une activité dans l'accompagnement... mais bon ...

Je réponds donc à mon interlocutrice ... que je comptais profiter des vacances d'été pour affiner le sujet qu'il y a quelques pistes mais rien de bien claires.

Avec le recul je demande à quel point les gens pensaient que je n'irai jamais jusqu'au bout de ma décision.... Or ce qu'ils ignorent c'est à quel point je suis bien décidé à quitter cette roue infernal dans laquelle tout salarié est pris au piège.

C'est bien d'ailleurs une des choses qui me permet de garder le cap.

Je profite de cette période un peu creuse pour me préparer psychologiquement à une autre manière de fonctionner (avec des revenus amoindris ou sinon plus très réguliers). Je dois vous avouer que cela ne me pose que moyennement des soucis. Je viens d'une femme très précurseur dans le domaine (ma grand mère n'achetait que local, ma tante était une zéro déchets avant l'heure), moi même je suis depuis 3 ans déjà dans une démarche zéro déchet et plus récemment à acheter très local. Cela signifie que je fais mes crèmes, produits de toilette, produits ménager. Bref, j’évite au maximum les supermarchés.

A cette période, je passe un cap en me décidant à utiliser le moins d'ingrédients possibles dans la confection de mes produits ou les acheter sur les marchés.

Je décide aussi de m'attaquer réellement à ce qui m'est utile ou non.  Cette démarche m'a été très utile pour m'attaquer à mes peurs de manque. On réalise dans cette démarche que l'on ne manque de rien au contraire on déborde.

Cela me rassure donc fortement sur ma future relation avec la forte baisse de mes revenus. Cela m'impose aussi à revenir au pourquoi de ma démarche. Vivre en dehors de cette roue qui m'épuise. Ce départ nécessite des sacrifices...

Nous sommes vers les mois de mars - avril

C'est la période des entretiens professionnels ...

Ma plus grosse appréhension maintenant (en plus de toutes les autres quotidiennes) c'est comment je vais l'annoncer à ma responsable adjointe.
Nous travaillons tous les jours dans le même bureau sans qu'elle n'ait ne serait-ce que le moindre soupçon de ce que j'envisage...

Surtout que malgré ma décision, je ne désinvestis pas dans ma mission. J'organise des évènements entre enseignants, la participation à des cours pour des élèves de lycée, le salon Studyrama, la gestion de l'application Parcoursup.

Heureusement que je peux discuter le matin vers 7h30 avec mon directeur pour lâcher la soupape et surtout ne pas me perdre dans ma décision

Le jour J arrive ... accompagné de son lot d'émotion.

Comment je vais le lui le dire ?

Je commence par l'annonce direct ? J'attends la fin de l'entretien ? ...

Comment va-t-elle le prendre ?

AU FINAL ?

Elle m'a annoncé s'en douter car elle voyait bien que je n'arrivais plus à me mobiliser autant que les années précédentes même si le travail était fait. Elle m'a également indiqué être super contente pour moi. Bref, ... beaucoup de gentillesse et de bienveillance.

Maintenant il y a deux autres personnes chères à mon coeur à qui je dois l'annoncer (la responsable - en arrêt maladie et une collègue depuis quelques années avec qui nous avons traversé de sacrées aventures :D )

Ma collègue j'ai décidé de le lui annoncer après mon entretien professionnel. J'étais dans le feu de l'action. Nous pourrons traduire cet échange par beaucoup de pudeur... Mais une certaine tristesse de se laisser en route.

Avec ma responsable, cela s'est fait bien évidemment en visio quelques jours après. Elle a été incroyable comme toujours. Elle m'a dit me soutenir si c'est réellement ce que je souhaitais faire...

Là aussi, j'ai une immense chance d'avoir croisé sa route. C'est une personne très à l'écoute, qui est là pour son personnel. C'est elle qui m'a soutenu quand j'ai décidé de faire ma formation de coach professionnel.

De plus en plus de monde commence à être au courant... En effet, je commence à l’annoncer dans ma sphère personnelle également. Contrairement à beaucoup de personnes (de ce que j'ai pu lire dans des groupes, forums ou écouter sur des podcasts), j'ai eu que des retours positifs (en tout cas verbalisés). Beaucoup de personnes m'ont manifesté de l'admiration ("quel courage ! ") et d'autres beaucoup d'enthousiasme ("Tu as raison, fonce!" " C'est trop cool, j'ai hâte de suivre tes aventures" "Je ne me fais pas de soucis pour toi")

Cela devient de plus en plus concret ... La sensation est étrange. Il y a autant de pression, que de coolitude, de joie, et aussi un peu la sensation de ne pas bien réaliser ce qui va se tramer.
 

Pourquoi avoir procédé ainsi par petits bouts ?

Je ne sais pas gérer trop de personnes en même temps. D'ailleurs assurer les ateliers de Techniques de Recherche d'Emploi ou de Projet Professionnel Étudiant, non pas étaient les meilleurs souvenirs de ma carrière :D

De cette manière, j'ai pu avoir un certain sentiment de contrôle (totalement illusoire, mais mon cerveau y a cru, c'est bien là l'essentiel :D) Je ne souhaitais pas être le centre de l'attention et que tout les jours on me demande pourquoi ? pour quoi faire ? qu'est ce qui m'arrivait ?...

Enfin de cette manière, cela me semblait moins insurmontable.

Je suis traversée par énormément de pensées, de stratégies, d'émotions, etc... Mais une chose ne me quitte jamais ... une sensation intérieure indescriptible ... Elle peut se résumer par : "C'est l'heure, it's now ! " Et donc une confiance dans le fait que ce que je fais est LA chose à faire et que tout ira bien (malgré le tumulte intérieur)

La réflexion progresse ... Ce sera bien une rupture conventionnelle et non une mise en disponibilité.

Pourquoi ? De manière très pragmatique pour l'argent.

En effet, un de mes plus gros freins est l'argent. La rupture conventionelle le résout en partie notamment avec l'ARE et l'indémnité de départ.

Maintenant reste à décider quand...

Personnellement dans ma tête c'est très clair ce sera en septembre. A la rentrée scolaire, un nouveau départ, l'année n'est pas encore lancée. Bref... tout est ok.

Durant cette période les conversations avec mon directeur et ma soeur sont toujours très fréquentes. J'ai besoin de leur regard d'expert de l'administration. Ils connaissent plus que bien les rouages internes. Ils me sont d'une aide précieuse.

APPARTE: dans une aventure de reconversion professionnelle, ce que l'on appelle un "club de soutien" est primordial. N'importe lequel qu'il soit.

Vous devez vous étonner que ma maman ne soit pas dans ce club de soutien. En effet, à ce moment là, je ne le lui ai pas encore annoncé.

Pourquoi ? Elle gère très difficilement le décès de son ex mari. Elle gère très mal ses émotions à cette période. Et je ne peux pas gérer ses émotions et les miennes. Je fais donc le choix de ne lui dire qu'une fois la décision officiellement acceptée, c'est à dire quasiment un an après.

Il faut bien rappeler que nous nous dirigeons vers une vie que nous choisissons, avec des valeurs qui nous portent, etc... mais il ne faut pas s'attendre à un long fleuve tranquille. Vous êtes quotidiennement confrontés à vos peurs, aux schémas de représentations familiaux. Votre travail quotidien est de trouver votre technique pour arriver à une certaine paix intérieure. Avec le recul, je ne suis absolument pas sûre d'y être arrivée à ce moment là.

Les discussions donc continuent... Et lors d'une discussion avec ma soeur, il ressort que le budget d'une université se prévoit sur la période de septembre - octobre...

Et là nouvelle peur ... la peur que l'on me refuse la rupture conventionnelle faute de budgétisation...

Work in process ... la réflexion continue...

Heureusement mon sens de l'analyse, de la stratégie et ma vision globale des choses vont m'être d'une O combien grande aide.

De plus, mon objectif n'est pas de mettre en difficulté mes collègues avec qui tout se passe bien. Je décide donc de décaler mon départ au 01.01.2023

Effectivement, ainsi, j'aurai lancé le recrutement pour le gros salon Studyrama, et surtout j'aurai procédé au paramétrage de Parcoursup (qui représente la plus grosse partie dans le processus de l'application). Au final, cela me convient.

Surtout que je vous l'avoue maintenant mais je n'aurai absolument pas été prête à partir en septembre.

En effet, très officieusement, j'ai demandé à mon référent gestion si les délais trouvés sur le site du gouvernement correspondait à la procédure votée par l'université. Cela précipitait trop les choses. Le 01.01.2023 serait donc la date parfaite.

Je remercie donc toutes les personnes qui sont intervenues dans ma réflexion. Elles ont toutes apporté leur pierre à l'édifice même si parfois cela allait contre ce que je pensais être bien.

Depuis la mort de mon père fin décembre, une chose très intéressante est revenue dans ma vie ...

                                                     LE DESSIN

Pourquoi revenue ?

Depuis mon plus jeune âge, mes parents aussi bien mon père, que ma mère nous incite fortement à dessiner. Notamment durant l'été, nous devions écrire notre journal de bord de nos vacances avec un dessin à chaque page.

Mon père est un pur technicien du dessin ... Il dessine incroyablement bien.

Ma mère quant à elle a un style plus enfantin, plus naïf mais très juste.

Des complexes naissent au fur et à mesure que je grandis ... Le dessin ce n'est pas pour moi. Je ne sais pas dessiner. Je ne suis pas à la hauteur de ce que font mes parents et surtout mon père. J'arrête totalement le dessin.

Une de mes phrases récurrente : " je peux vous assurer que le dessin n'est pas héréditaire !"

Début janvier, je m'accapare ce que j'ai mis en place depuis quelques temps ... En effet, j'avais découvert une forme de dessiner qui me convient très bien: le sketchnote (https://edu-lab.be/le-sketchnoting/)
 

Pour traverser la période de deuil, mais aussi, mon cheminement de mon futur départ, je me mets énormément à dessiner. Je m'aperçois que c'est quelque chose pour moi ( qui suis très visuelle ) de très fort, puissant pour évacuer ce que je souhaite exprimer.

Mais aussi cela me permet également d'exprimer ce que je souhaite visualiser dans ma vie future. Je le double en l'exposant dans mon appartement afin que mes dessins permettent à mon cerveau de les assimiler.

Moralité ... j'ai réussi à trouver ma façon de dessiner. Effectivement je suis incapable de faire un portrait ou dessiner un paysage à la perfection mais par contre, je sais exprimer ce que je ressens par des dessins assez naïfs ce que je ressens.

Si je pouvais aider les gens à se décomplexer vis à vis de ce qu'est dessiner, ça serait assez incroyable.

En effet, il y a une croyance sociétale assez forte qui est que le dessin doit être parfait, impeccable, et irréprochable.
Les miens ne le sont ABSOLUMENT pas, à mon image :D et c'est totalement parfait ainsi.  L'essentiel est de s'éclater, s'exprimer, se faire plaisir. ENJOY !!!!

                             A VOS FEUTRES, PINCEAUX, CRAYONS ou AUTRES !!!!

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, malgré mon diplôme de coach professionnel en poche, je ne me voyais plus travailler dans l'accompagnement. Je me trouvais dans un brouillard des plus obscurs.

Je pensais même certains jours à repartir sur des métiers type manuels (menuiserie, mécanique, etc...)

L'humain ne m'intéressait plus ? Non loin de là il me passionne toujours et ces parcours également mais j'étais épuisée d'apporter aux autres et m'oublier totalement.

Et puis qu'est ce que je pourrais apporter aux gens ? (malgré des formations en marketing et autre communication numérique) Je n'arrivais pas à définir ma cible. Mais la réelle question (je peux vous le dire un an après) était est-ce que j'avais réellement envie de créer une activité dans l'accompagnement ?

Je commence donc la méthode Pose ta Dem. Je vous la recommande vivement !

En effet, elle part de la base: que ferais-je si je n'avais aucune contrainte de temps, d'argent et de compétences (les 3 grands freins que l'on oppose à toute mise en action au changement), qu'est-ce que je ferai gratuitement, qu'est-ce qui te met en colère, qu'est-ce qui te donne un profond sentiment d'injustice, qu'est-ce qui te rend jalouse, qu'est-ce qui te donne l'énergie de te battre ?

Une chose qui a été également décisive cela a été d'écrire mon scénario catastrophe.

Au fur et à mesure que j'avance dans cette méthode, l'énergie revient. Je couple ça avec le podcast et le groupe FB. Ainsi je peux réaliser que cela a marché pour d'autres personnes, je prends alors à me dire: pourquoi pas toi ?

Tu n'es pas plus bête et plus nulle que les autres...

Durant cette période je me nourris énormément de podcasts, émissions qui parlent de parcours hors des clous. Tous ces témoignages me nourrissent et m'aident à tenir et avancer dans ma décision de changer de vie.

Un autre travail m'aide également énormément sur cette période (50 exercices d'estime de soi) car comme tout le monde il y a eu quelques loupés et quelques manques qui font que je n'ai pas un amour et une vision de moi au top du top...

Une autre manière de m'exprimer m'a également beaucoup aidé dans ce processus ... A suivre ... ;)